Plan Canopée : l’arbre au service du climat urbain
Le
Plan Canopée
Le Plan canopée : résultat d’une prise de conscience progressive
Le terme « Canopée » correspond à l’étage supérieur de la forêt directement influencé par les rayonnements du soleil. Il comprend les couronnes de feuilles de l’ensemble des arbres d’un territoire et forme dans les environnements urbains ce que l’on nomme une forêt diffuse. Cette partie de l’arbre est en charge de la photosynthèse, elle absorbe et séquestre le gaz carbonique tout en produisant et diffusant de la vapeur d’eau, ce processus bioclimatique est essentiel et participe au rafraîchissement de l’air. Le Plan Canopée fait donc référence à ce processus et s’inscrit dans une volonté d’utiliser au mieux ces phénomènes naturels au bénéfice des habitants de la Métropole.
La Charte de l’arbre
Concernant, le lien existant avec les deux chartes de l’Arbre adoptées en 2000 et 2011, celles-ci permettent de réintroduire l’arbre comme une composante majeure de la ville et de systématiser leur prise en compte dans tous les projets urbains. Cette approche a permis de multiplier par 2,4 le nombre d’arbres présents sur les espaces publics de la Métropole de Lyon, passant de 42 000 en 1990 à plus de 100 000 aujourd’hui. La stratégie de la Charte de l’Arbre s’est enrichie progressivement grâce à de nombreux travaux de recherche mettant en évidence les « services écosystémiques » rendus par la nature en ville qui permettent de prendre conscience des bénéfices environnementaux, sanitaires, sociaux et économiques qu’elle apporte.
Le Plan Climat
En ce qui concerne le Plan Climat, la Métropole de Lyon, comme de nombreux autres territoires, a engagé depuis une dizaine d’années une réflexion de fond sur les questions liées aux changements climatiques. Cette réflexion a conduit à l’élaboration et à l’adoption d’un Plan Climat Énergie Territorial (PCET), qui engage de nombreux acteurs publics, privés et associatifs de l’agglomération sur des actions visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Une étude menée il y a quelques années sur la vulnérabilité de la Métropole de Lyon aux changements climatiques avait en effet, mis en évidence que l’impact sanitaire des canicules estivales serait le principal risque à surmonter. L’un des axes principaux de ce Plan est donc la lutte contre les îlots de chaleur urbains. Parmi les différentes pistes étudiées, le végétal et en particulier l’arbre, possède le plus grand potentiel rafraîchissant. Les mesures réalisées dans des parcs ou des avenues plantées montrent une baisse de température absolue sous abri assez limitée, de l’ordre de 1 à 2°C, en revanche la baisse en termes de température ressentie est beaucoup plus significative, de l’ordre de 10 à 11 degrés UTCI (unité de mesure de la température ressentie).
Le Plan canopée : protéger et développer la forêt urbaine.
Progressivement le rôle de l’arbre, dans l’atténuation des effets d’îlot de chaleur urbain et la limitation de l’impact des canicules, s’est imposé comme une des solutions majeures à mettre en œuvre à l’échelle d’un territoire. Le Plan Canopée est donc concrètement destiné à intensifier le développement de surfaces ombragées par les arbres dans la Métropole au cours des prochaines décennies, surface qui est actuellement de 27% en moyenne. Il s’agit d’agir à toutes les échelles, dans tous les domaines et avec tous les partenaires pour essayer notamment de réduire la « fracture arboricole » entre l’ouest et l’est de l’agglomération.
- À l’ouest, territoire historiquement plus boisé et protégé par sa topographie mouvementée, l’objectif prioritaire sera de protéger les arbres et boisements existants et d’assurer le renouvellement des plantations.
- À l’est, des villes plus récentes, développées dans une plaine agricole se caractérisent par une présence d’arbres beaucoup plus faible. Il conviendra surtout de reboiser ce territoire grâce à des investissements publics et à la mobilisation des acteurs locaux.
Un plan en 4 axes et 25 actions
De manière concrète, le Plan Canopée s’articule autour de 4 axes majeurs :
- Pérenniser et développer le patrimoine arboré,
- Favoriser le bien-être et la mobilisation des citoyens,
- Fédérer les professionnels autour du Plan Canopée,
- Améliorer les connaissances et développer de nouvelles pratiques.
Il se déclinera en 25 actions principales développées de manière partenariale avec le réseau des dont ce plan constituera l’engagement opérationnel. Pour le Grand Lyon, il prend également forme dans tous les projets d’aménagement urbain qui doivent être considérés comme des opportunités de désimperméabiliser, renaturer et ombrager la ville.
Cette politique de développement de la « forêt urbaine » poursuit des objectifs très variés et se caractérise par une relation particulière et différée au temps. Pour porter véritablement ses fruits, elle doit être soutenue sur le long terme. En effet, les 60 000 nouveaux arbres plantés par la Métropole depuis 25 ans commencent aujourd’hui seulement à offrir une véritable efficacité climatique. Ils permettront à eux seuls de doubler la surface des espaces publics ombragés d’ici 2030. Les arbres plantés dans les prochaines années n’auront à leur tour une efficacité climatique significative que dans une vingtaine d’années, d’où la nécessité d’anticiper. L’effort de mobilisation que propose le Plan Canopée prend donc comme objectif le bien-être des générations futures qui, entre 2050 et 2100 seront confrontés à la réalité de l’intensité des changements climatiques.
Pour aller plus loin : Blog sur le Plan Climat de la Métropole de Lyon