Le Parc de Parilly, une oasis de verdure, aussi pour les batraciens…
Depuis une dizaine d’années le parc de Parilly est connu des herpétologues (passionnées d’amphibiens et de reptiles) pour accueillir plusieurs espèces de crapauds, grenouilles et tritons dans les diverses mares du parc. Les milieux naturels du parc et ses mares entourées d’espaces boisés répondent aux besoins essentiels des batraciens : les unes pour assurer la reproduction, et les autres pour passer l’hiver à l’abri du gel.
Depuis 2017, la LPO Rhône et le service parcs du Grand Lyon travaillent ensemble pour suivre les populations de batraciens du parc de Parilly et les protéger efficacement
Au total, 6 espèces de batraciens sont connues : Grenouille verte, Triton palmé, Triton alpestre, Alyte accoucheur, Pélodyte ponctué et Crapaud calamite. Pour toutes ces espèces, mais en particulier les trois derniers, le parc de Parilly est un refuge protégé et unique dans un paysage majoritairement urbanisé. De plus, c’est un des rares sites dans le département du Rhône où ces trois espèces phares sont présentes.
L’Alyte accoucheur est un petit crapaud discret qu’on repère surtout grâce au sifflement fluté qu’il produit. Chez cette espèce, où les adultes sont 100% terrestres, c’est monsieur qui porte les œufs pendant tout le temps que dure l’incubation. Une fois qu’ils sont prêts à éclore, il ne s’approche d’une mare que pour y déposer les œufs.
Espèce dite « pionnière », les milieux qu’il occupe sont souvent peu végétalisés sur des sols meubles, et de préférence bien exposés au soleil, voire totalement minéraux, puisqu’on le trouve dans beaucoup de carrières (sauf dans l’est lyonnais) mais aussi en pleine ville dans des parcs urbains ou zone de chantier.
Le Pélodyte ponctué tient son nom des taches vertes plus ou moins marquées sur son dos. Comme l’Alyte, il est pionnier et recherche des points d’eau de toutes natures mais qui sont souvent peu profonds voire temporaires (flaques, fossés).
Dans le Rhône, il est présent dans l’est et le sud du département. Dans l’est lyonnais, seuls trois secteurs sont colonisés par cette espèce : deux dans des carrières et le dernier associe le parc de Parilly et le Parc Technologique de Saint Priest.
Le Crapaud calamite est un autre pionnier qui recherche des milieux quasiment vierges de végétation, voire totalement nus avec des points d’eau peu profonds (moins de 40 cm). Présent dans tout l’est lyonnais, il est présente dans tous types de milieux, aussi bien des zones agricoles que des chantiers, des parcs ou des carrières (où l’on trouve les populations les plus importantes).
Dans le parc de Parilly, si l’espèce a été observée ponctuellement dans le passé, le gros de la population est historiquement cantonné à l’hippodrome. En revanche depuis 2019, une nouvelle mare a été créée au nord du parc et des ouvertures ont été percées à la base la clôture de séparation avec l’hippodrome. Ceci a permis aux crapauds présents dans ce dernier de passer cette clôture, auparavant infranchissable, et de circuler librement. La réaction a été immédiate puisque dans les mois suivant sa création, cette mare était déjà occupée par plusieurs milliers de têtards de Crapaud calamite, ainsi qu’un chanteur de Pélodyte ponctué.
En 2020 cette collaboration se poursuit et les inventaires de cette année ont permis de confirmer la présence de 5 espèces de batraciens malgré le niveau d’eau des mares qui a considérablement baissé en cette année très sèche. Mais les trois crapauds sont toujours présents et se portent bien.