Des nids et des vélos pour aider les hirondelles des fenêtres.
Début mars à Saint-Priest, l’heure n’est pas encore au confinement. Le printemps approche et certains oiseaux bien connus se font attendre. Il s’agit des hirondelles des fenêtres (Delichon urbicum). Accompagnés des enfants du centre de loisir du fort CPNG « Comité pour nos gosses », des membres du conseil municipal, des agents municipaux, de l’association « la Maison du Vélo » ainsi que de Nathalie et de Marie-Claire qui sont bénévoles à LPO Aura Rhône, nous enfourchons nos vélos. L’action se déroule alors dans le cadre du PEDD (Plan d’Education au Développement Durable) financé par la métropole de Lyon.
Des vélos, pour quoi faire ?
L’objectif est simple, trouver les meilleurs sites dans le quartier Manissieux pour poser les nids artificiels qui seront réalisés quelques jours plus tard par les enfants et les habitants du quartier. Ceux-ci ont pour but d’attirer une nouvelle colonie d’hirondelles des fenêtres, des oiseaux insectivores qui se raréfient à mesure que les façades de nos maisons deviennent de plus en plus lisses. Pour l’occasion, l’équipe de France 3 Lyon est venue pour filmer notre périple.
Une chasse au trésor.
Équipés de vélos, de casques et de bons conseils, les petits participants ont pour mission de suivre des cartes leur indiquant tous les éléments favorables à l’installation des hirondelles mais aussi, à ceux dont il faut prendre garde. Chats, éclairages publiques, baies vitrées et voies passantes sont quelques-uns des obstacles à éviter. L’endroit finira par être trouvé après une heure vingt à pédaler : l’église de Manissieux et son clocher semblant propice à l’installation d’une nouvelle colonie. Cette nouvelle sera annoncée le soir même à travers une conférence faite auprès d’une cinquantaines d’habitants de la ville pour leur faire découvrir les hirondelles et martinets présents sur la commune et comment les favoriser.
Mettre la main à la pâte.
Rendez-vous une semaine plus tard, 4 jours avant le confinement, et toujours avec les mêmes équipes pour confectionner les nids artificiels.
Ceux-ci ont pour but d’attirer les hirondelles en les dupant, leur laissant ainsi croire que d’autres compagnes se sont déjà installées ici, signe que le site leur est favorable. Pour se faire, on applique à l’aide de gants sur un moule en pâte à sel un mélange de béton-bois.
Une fois séchés, les nids peuvent être démoulés une semaine plus tard pour être fixés sur des planches. L’ensemble peut ainsi être posé sur les bâtiments, en prenant bien soin de ne pas les disposer au-dessus d’une zone de passage pour éviter toute mauvaise surprise, les parents oiseaux ne s’embarrassant pas au moment de nettoyer le nid. Mais pour cela, il faudra attendre de déconfinement, afin que les services de Saint-Priest puissent installer les nids restés bien au sec dans une des écoles de la commune.
Et la suite ?
Il faudra encore attendre un peu avant de voir s’installer les premières hirondelles. En fonction du lieu et de l’utilisation de la repasse (diffusion du chant et du cri de l’oiseau), elles peuvent mettre plus de 4 ans à s’installer. Une patience qui néanmoins est toute justifiée quand on sait que les effectifs de cette espèce ont diminué de 55% en 20 ans. Pour rappel, la destruction des nids de cette espèce tout comme sa manipulation sont interdits, les hirondelles étant des oiseaux intégralement protégés. En attendant, on peut de sa fenêtre les voir passer en compagnie des martinets. Il est même possible de participer à la grande enquête de la LPO « Confiné mais au aguets » en les référençant sur le site www.faune-rhone.org. Cet inventaire participatif sous forme de défi connaît déjà un franc succès dans le Rhône avec un nombre de données record pour les mois de mars et d’avril. Outre l’aspect ludique, cette action permet de mieux connaître les espèces présentes sur la Métropole et ainsi, de mieux les protéger.
Pour aller plus loin et mieux connaître les hirondelles des fenêtres :
https://auvergne-rhone-alpes.lpo.fr/Hirondelle-de-fenetre
https://www.lpo-idf.fr/index.php?pg=sp&sp=33
https://www.migraction.net/index.php?m_id=1517&bs=107
Article de Chloé LAFFAY, Chargée de mission à l’Éducation à l’Environnement et au Développement Durable, LPO Auvergne-Rhône-Alpes – Délégation territoriale Rhône