Avec le Covid-19, l’eau de la Métropole de Lyon est-elle toujours potable ?
En cette période de crise sanitaire, les professionnels de l’eau rappellent qu’il n’y a pas de risque de contamination du Covid-19 dans l’eau potable : l’eau du robinet peut être bue en toute sécurité. Même si des traces de coronavirus ont été trouvées dans les eaux usées et récemment dans le réseau d’eau non potable de la ville de Paris, il n’y a aucun risque de contamination du virus dans l’eau potable. Le réseau d’eau potable et le réseau des eaux usées sont totalement indépendants !
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a d’ailleurs confirmé que le virus covid-19 ne montre aucune résistance aux traitements habituels de l’eau potable. Stocker de l’eau en bouteille est donc inutile ! L’eau en bouteille produit d’ailleurs plus de polluants liés à la production, au transport, à la distribution et au recyclage éventuel des sous-produits que l’eau du réseau public.
L’eau distribuée dans la Métropole de Lyon ne fait pas exception ! Elle subit en permanence différentes étapes de traitement, y compris la désinfection qui a pour objectif d’éliminer tous les virus, dont le coronavirus.
La Métropole de Lyon a déclenché un plan de continuité dès le début de la crise et suit quotidiennement la qualité du service rendu par Eau du Grand Lyon, la qualité de l’eau, les interventions nécessaires à la continuité du service et la qualité de la relation avec les usagers.
Quelle est la qualité de l’eau potable à la Métropole ?
Le territoire dispose de ressources souterraines naturellement potables de grande qualité située dans une zone protégée de 375 hectares classée Natura 2000. L’eau est naturellement filtrée par le sol et les sédiments qu’elle traverse. Ce point est à relever car ce n’est pas le cas partout !
Sur le territoire métropolitain, on se contente d’ajouter l’équivalent d’une goutte de chlore pour un volume d’eau de cinq baignoires. C’est infime. Et cet ajout n’est là que pour assurer la désinfection de l’eau durant son transport dans les 4 000 km de canalisations et le stockage dans 63 cuves de réservoirs. D’ailleurs depuis le début avril, à la demande de l’ARS le taux de chlore a été relevé – il s’agit de celui utilisé en période estivale, lorsque l’eau stagne davantage dans les canalisations.
Le territoire compte 11 sites de production :
- 10 sont dédiés à la production d’eau souterraine répartie sur la nappe alluviale du Rhône, de la Saône et de la nappe de l’Est Lyonnais.
- Un site est dédié au traitement des eaux de surface du lac des eaux bleues.
C’est la même sur les 59 communes ?
Comme indiqué précédemment, la production d’eau potable est répartie sur 11 captages et sur 4 types de ressources. C’est dire la richesse de notre territoire ! En conséquence, non, la qualité de l’eau n’est pas la même pour toutes les communes. Les ressources de la Métropole ont des qualités d’eaux différentes, ce qui explique les différences de perception, notamment gustatives, ressenties par les consommateurs grand-lyonnais en fonction de leur lieu de résidence. À noter néanmoins que le champ captant de Crépieux Charmy représente à lui seul annuellement entre 85 et 90% des volumes produits sur le territoire en eau potable. C’est le champs captant le plus vaste d’Europe avec ses 375 hectares, ses 114 puits et ses 222 000 m3 d’eau potable produit par jour.
Comment l’eau est contrôlée ?
Avec des contrôles analytiques rigoureux et poussés (près de 10 000 prélèvements par an et 210 000 paramètres analysés). Il faut savoir que l’eau potable reste le produit alimentaire le plus contrôlé.
Pour être considérée comme potable, une eau doit respecter des règles strictes, qui sont les mêmes pour l’eau du robinet que pour l’eau en bouteille. Ces règles sont contrôlées très régulièrement. La production et la distribution d’eau potable font l’objet d’une attention particulière, en commençant par la protection des zones où on capte l’eau puis, si c’est nécessaire, par le traitement de l’eau avant sa distribution. L’eau distribuée au robinet est donc parfaitement potable et on ne court aucun risque en la buvant.
Alors eau du robinet ou eau en bouteille ?
La web-série Méli Mélo réalisée avec humour et sérieux, et dans l’esprit de la série « Kaamelott » dont Jacques Chambon et Franck Pitiot, alias Merlin et Perceval en sont les figures de proue, vous propose de vous pencher sur cette question en 2 min 50 !
« Il n’y a pas de produit plus contrôlé que l’eau du robinet »
Le service en charge du suivi de la qualité d’eau chez Eau du Grand Lyon compte actuellement 10 agents qui sont mobilisables 24h sur 24h pour assurer la continuité d’une distribution d’eau de qualité. Et c’est toujours le cas, même durant cette période de confinement.
Par ailleurs, le choix de consommer des eaux en bouteille à la place de l’eau du robinet a un coût, car un litre d’eau en bouteille coûte entre 30 et 500 fois plus cher qu’un litre d’eau du robinet ! Il a aussi un impact environnemental, d’une part, parce que la production et le transport des bouteilles consomment des matières premières et de l’énergie et émettent des gaz à effet de serre, d’autre part, parce qu’il faut gérer les déchets des bouteilles en plastique.